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Congrès FNPPSF 2011
Rapport Moral et d’Activité 2010
Les années précédentes ont été marquées par de nombreux temps forts de
la plus haute importance pour notre activité. Mais que dire de l’année qui
vient de s’écouler ! Les pressions administratives au niveau national
comme au niveau européen tendent à se multiplier. Il faut une bonne dose
d’enthousiasme et d’abnégation pour s’opposer aux attaques permanentes
auxquelles nous sommes confrontés.
Après bien des atermoiements, la charte d'engagement pour une pêche de loisir
éco-responsable a été signée le 07 juillet 2010 ! Nous avons pu ainsi éviter la
mise en place d'un permis payant dont les conséquences désastreuses auraient
profondément impacté toute la filière nautique et halieutique.
Pourtant, malgré ces
difficultés, nous avons su résister,
mieux encore, nous avons acquis une crédibilité indéniable. Le combat pour
asseoir définitivement nos valeurs et nous faire mieux reconnaître devient de
plus en plus âpre et va nécessiter
encore plus d’efforts et de vigilance, plus d’implication et de cohésion
de la part de l’ensemble des plaisanciers,
de ceux qui nous ont déjà rejoints mais aussi de tous les autres…
La plaisance et la pêche en mer constituent une véritable chance pour
la France et en particulier pour les régions littorales. Notre poids économique
de près de deux milliards d’euros par an génère un nombre considérable
d’emplois. Nous devons plus que jamais poursuivre notre travail de
communication et convaincre les élus et les institutionnels de la pertinence de
nos orientations…
Pour
faire face aux tâches qui nous attendent dans les années à venir,
il importe plus que de
jamais de se rassembler et de rester solidaires…
Dans le cadre des Aires Marines Protégées (AMP), les
outils environnementaux prolifèrent : « Natura 2000 », « Natura
2000 Mer », parcs marins, réserves naturelles et autres PNR, sans oublier
les projets d’énergie renouvelable de type éolien ou hydrolien, plus personne
ne s’y retrouve. Chaque opérateur, chaque chef de projet, soucieux de soigner
son image de marque, tente d’apporter sa touche personnelle ! Où est la
cohérence dans toute cette démarche ? Si nous ne sommes pas vigilants,
nous pourrions être confrontés à une véritable déstabilisation du système
réglementaire liée à la mise en place non maîtrisée des multiples outils à la
disposition des Aires
Marines Protégées (AMP). Les cinq fédérations signataires de la charte
l’ont d’ailleurs clairement dénoncé dans un communiqué commun.
Notre
activité de loisir est en soi très respectueuse de l’environnement et n’impacte
pas fondamentalement l’équilibre des écosystèmes marins et encore moins, bien
sûr, la préservation de la biodiversité !
Restons cependant vigilants, certains
intégristes de l’environnement ou quelques administratifs plus
préoccupés par leur carrière que par l’intérêt général pourraient être tentés
d’en profiter pour nous imposer d’autres contraintes sans véritable rapport
avec les objectifs initialement déclarés.
Notre représentation dans le cadre du parc marin
d’Iroise constitue une injustice que nous ne cessons de dénoncer. Les
conclusions de l’enquête publique et les recommandations des commissaires
enquêteurs qui avaient souligné une sous représentation anormale des activités
de plaisance au sein du comité de gestion
n’ont pas été prises en compte. Nous avons dénoncé, à plusieurs
reprises, les tentatives de la
direction du parc consistant à instiller sournoisement une réglementation
spécifique à la pêche de loisir au détriment
de la réglementation nationale et au mépris des engagements initiaux. Nos
craintes se sont hélas concrétisées cette année ! Le parc a proposé très
récemment de réglementer plus sévèrement la pêche des ormeaux pour les seuls
pêcheurs amateurs ! Nous avons décidé de nous opposer à la mise en place
de cette mesure cynique et discriminatoire par tous les moyens à notre
disposition. De tels comportements remettent en cause le fonctionnement même du
parc et sa légitimité !
Nous continuons d’exiger une plus juste
représentation de notre activité et, pour tous les parcs marins existants ou à
venir, le maintien du libre exercice
d’une pêche de loisir éco-responsable
dans le cadre d’une réglementation nationale cohérente sans spécificités
locales non justifiées.
Restons plus que jamais vigilants et assurons
partout la défense de nos droits. Les menaces sont de plus en plus affirmées.
Certaines ONG, heureusement peu nombreuses et très minoritaires, se livrent à
des attaques sans véritable fondement à l’encontre de notre activité.
Réagissons et condamnons avec détermination ces attitudes excessives et
irresponsables.
Les plaisanciers sont des sentinelles et ce qu’ils
observent régulièrement ces dernières années à de quoi inquiéter : marées
noires et marées vertes, rejets de boues toxiques en mer, risques biologiques.
Nous sommes les témoins permanents de ces infractions encouragées parfois par
le laxisme bienveillant de l’Etat.
Depuis
plusieurs années, la reconquête de l’eau reste une de nos principales
préoccupations. Plus de 80% des pollutions maritimes sont d’origine
terrestre ! Ce thème est
assurément un des enjeux des années à venir. On peut toujours s’appesantir sur
la recherche d’une plaisance idéalement propre et durable. Le résultat global
restera dérisoire, le véritable danger est surtout ailleurs, à terre pour
l’essentiel ! A titre d’exemple, les diatribes bretonnes récemment
observées à propos des algues vertes n’ont rien de rassurantes. Personne ne
veut vraiment s’occuper sérieusement du problème et les préfets continuent
d’autoriser la création ou les extensions de porcheries sans aucun
discernement.
La propreté dans les ports reste un objectif
prioritaire. Dans cet esprit, le carénage des petits bateaux de plaisance, pour
qu’il soit correctement effectué par la grande majorité des plaisanciers, doit
rester facile d’accès et financièrement abordable. Nous préférons les aires de
carénage aménagées à partir des aires existantes plutôt que des solutions
lourdes et onéreuses nécessitant le grutage et la mise au sec des bateaux.
Concernant les rejets des boues en mer, la position
de la FNPPSF demeure inchangée : pas de rejets de boues toxiques en mer.
Les contrôles réguliers visant à s’assurer de l’absence de toxicité dans les
produits rejetés doivent se faire dans la plus grande transparence conformément
à la loi. Ce problème prend une importance de plus en plus considérable et
j’invite chacun d’entre vous à la plus grande vigilance !
Les dégâts causés par les fermes aquacoles se
révèlent aujourd’hui au grand jour comme les dégâts collatéraux liés à la pêche
minotière qui risquent de mettre en péril l’équilibre de la chaîne alimentaire.
L’élevage intensif de poisson en mer n’est assurément pas une solution
d’avenir. Il pourrait même être à la source d’importants déséquilibres
environnementaux à l’échelle de la planète.
Nous souhaitons plutôt, comme cela se
fait dans bien d’autres pays, une mise de place intensive de récifs
artificiels, ces grands oubliés du Grenelle ! Un alevinage à partir de
souches naturelles dans ces milieux protégés
pourrait constituer une solution propre et durable pour les années à venir.
Le Grenelle de la Mer a retenu le principe du repos
biologique. Nous attendons avec impatience la mise en place des premières
mesures. Les massacres auxquels nous assistons chaque année doivent cesser. Le
laxisme et le silence des scientifiques à ce sujet sont consternants !
Pour protéger la ressource, nous avons toujours
manifesté notre soutien à une autre approche plus concrète basée sur la mise en
place de récifs artificiels appropriés, un alevinage en milieu naturel protégé
et une véritable gestion de la bande côtière dans laquelle les pêches
intensives et dévastatrices seraient interdites. De nombreux pays ont déjà
largement investi dans ce sens, la France curieusement reste à la traîne. Cette
démarche est devenue une vraie priorité.
Aux nombreux sujets déjà pris en compte par la
commission environnement viennent s’en ajouter d’autres tout aussi
importants : la déconstruction des bateaux, les énergies renouvelables (
éoliennes et hydroliennes mais aussi les piles à combustible), les évolutions
techniques des produits de carénage et les aménagements des ports, la
sensibilisation des usagers aux bonnes pratiques, les boues et leur traitement,
la présence de métaux lourds et de PCB dans la chair des poissons…
La mer est de plus en plus polluée, certains
poissons, coquillages et crustacés présentent des taux alarmants de substances
toxiques et hautement néfastes à la santé, PCB et métaux lourds notamment. Il est grand temps de prendre des mesures
draconiennes sur mer mais surtout sur terre. Faute de quoi, dans quelques
dizaines d’années, la plupart des espèces pêchées aujourd’hui auront disparu de
la planète ou seront impropres à la consommation. Quel avenir pour nos enfants et petits enfants ?
Depuis de nombreuses années, nous incitons
régulièrement nos adhérents mais aussi tous les usagers de la mer au respect
des bonnes pratiques dans tous les domaines : environnement, protection de
la ressource, sécurité, comportement vis à vis d’autrui…. La diffusion de notre guide des bonnes
pratiques se poursuit sur l’ensemble du littoral. Nous allons poursuivre et
encore innover dans ce sens.
J’encourage toutes nos associations à participer à la fête du nautisme
2011 et à profiter de cet événement pour sensibiliser tous les adeptes de la
pêche en mer aux bonnes pratiques, et notamment celles relatives à
l’environnement et la sécurité. Ce pourrait être aussi pour nous l’occasion
d’organiser dans ce contexte favorable les journées nationales de la pêche en
mer à moins que nous ne décidions de faire notre propre journée…
Nos positions n’ont pas changé, elles s’articulent
autour d’un réel équilibre visant à valoriser les pratiques durables dans un
réel souci de préservation de la nature sans pour autant tomber dans un
protectionnisme excessif où la seule composante environnementale serait prise
en compte. Rappelons qu’en matière d’environnement, la plaisance joue un rôle
d’excellence et pollue très peu et de
moins en moins sans oublier qu’une grande partie (plus de 80%) des pollutions
marines sont d’origine terrestre !
Non aux mesures excessives et aux
sectarismes,
oui à une écologie raisonnée
intégrant
les activités humaines et les
pratiques traditionnelles.
Oui aux récifs artificiels et aux
alevinages sur ces récifs
Après toutes les péripéties du Grenelle de l’environnement et du
Grenelle de la mer et les inéluctables difficultés liées au fonctionnement
inter ministériel, la charte d’engagement pour une pêche de loisir
éco-responsable a été signée le 07 juillet 2010. Je vous rappelle une nouvelle
fois que ce document important signé par trois ministres est avant tout destiné
à servir de cadre à la mise en place des mesures retenues durant les deux
prochaines années. Bon nombre d’entre elles nous ont été imposées comme le
marquage et la déclaration gratuite et obligatoire. Nous avons été contraints
de les accepter, nous avons pu ainsi éviter un permis payant dont les
conséquences auraient été autrement plus coercitives et désastreuses pour
l’ensemble de la filière halieutique et nautique. D’autres points ont été
introduits à notre demande comme le repos biologique, la lutte contre le
braconnage et la mise en place des comités de suivi. Les groupes de travail
chargé de la mise en place de ces mesures sont aujourd’hui opérationnels et
sont animés et coordonnés à notre demande par le CSNPSN.
Il ne faudrait pas pour autant croire que tout est acquis, ce serait
même une grave erreur lourde de conséquences. Nos détracteurs ne désarment pas
et n’ont pas abandonné leurs revendications initiales et les intérêts
financiers qu’ils y voient. Qu’ils sachent que nous serons là quoiqu’il arrive
pour nous opposer à leurs funestes intentions. Nous ne serons pas seuls. Les
cinq fédérations signataires de la charte sont bien conscientes des menaces
encourues et s’opposeront ensemble à la mise en place de toutes autres mesures
que celles contenues présentement dans la charte.
La
technocratie européenne avait imaginé mettre la pêche de loisir sous quota.
Cette idée stupide et inapplicable a finalement été rejetée grâce à l’effort de
tous et notamment de l’EAA qui nous représente auprès des institutions
européennes. Ce sont maintenant les rejets qui font débat avec toute une série
de propositions toutes aussi inquiétantes. Le bon sens voudrait que l’Europe
impose aux pêcheries professionnelles des engins de plus en plus sélectifs,
assure la pérennité des stocks par la mise en place de tailles minimales de
capture convenables correspondant au moins à la maturité sexuelle de la femelle
et interdise les pêches intensives sur les frayères. Nous en sommes, hélas,
très loin et les lobbies en tout genre semblent polluer le débat jusqu’à le rendre inaudible. Il est pourtant
urgent de prendre les bonnes mesures, celles qui assureront l’existence même
des espèces menacées et préserveront la ressource pour les générations futures.
L’article 3bis du décret 1317 du 06 septembre 2007 sur la pêche de
loisir concernant les engins de relevage, a donné lieu à quelques
interprétations abusives. Nous avons déposé un recours à ce sujet, et proposé
une rédaction plus claire et plus adaptée à nos usages. Nous réitérons notre
demande de clarification du texte actuel.
Quelques verbalisations injustifiées ont eu lieu, en Vendée, en Manche
et en Haute-Normandie. Nous sommes intervenus à plusieurs reprises pour
défendre les plaisanciers victimes de ces procédures abusives et avons même
obtenu un non-lieu en appel qui nous rassure sur le bien fondé de nos
positions. Dans toutes les autres
régions que celles précédemment citées, les Affaires Maritimes ont fait preuve
du discernement nécessaire et nous ne
pouvons que nous en féliciter.
En attendant la suppression de l’article 2 du décret n°90-618 du 11 juillet 1990 que nous réclamons depuis des années, la note de service de la DPMA N°
DPMA/SDPM/N2007-9613 du 19 avril 2007 précisant les interactions entre pêche
professionnelle et pêche de loisir reste pour nous le document de référence.
Toute utilisation abusive de cet article sera dénoncée par notre fédération et
fera l’objet de poursuite en justice systématique. Nous n’accepterons jamais
d’être considérés comme une activité secondaire à la solde d’une autre activité
professionnelle aux pratiques et aux intérêts très différents. Ce thème doit
plus que jamais constituer une de nos premières priorités !
L’enquête BVA / Ifremer est aujourd’hui une enquête de référence. Toutes les autres enquêtes que l’on voit fleurir ça et là dont on ignore tout de la façon dont elles se sont déroulées sont pour nous frappées de nullité.
Retenons ces quelques chiffres essentiels. Nous sommes environ 2,450 millions à pratiquer la pêche de loisir en mer sous toutes ses formes. Notre prélèvement, toutes espèces confondues, est dérisoire : moins de 2% des prélèvements opérés par les pêcheries professionnelles. Pour quelques espèces emblématiques, ce prélèvement peut s’avérer significatif et pourrait justifier un classement de ces dernières en espèces réservées aux pêches non intensives à la ligne. Notre poids économique d’environ 2 milliards d’euros par an et un prix moyen du kilo de poisson prélevé en pêche récréative de 100 à 200 euros pourraient à eux seuls justifier une telle prise de position ! La pêche récréative en mer est et restera dans les années à venir une acticité très lucrative pour toute une filière économique actuellement en difficulté !
Au-delà de ces chiffres, se cachent de véritables enjeux sociologiques
et économiques. Il est, par exemple, intéressant de remarquer qu’un bar pris en
pêche récréative génère 10 à 50 fois plus d’emplois que le même poisson pris au
chalut… De simples constatations qui donnent à réfléchir et qui battent en
brèche bien des idées reçues. 100 places de port occupées génèrent 10 emplois
répartis sur l’ensemble de la filière nautique. Des dizaines de milliers
d’emplois se trouvent ainsi pérennisés.
Que dire aussi de notre impact sociologique ? La plaisance et la
pêche en mer sont par nature des activités de loisir familiales et
intergénérationnelles. Elles constituent de véritables antidotes contre la
sinistrose, la déprime et le pessimisme autant de maux qui rongent notre
société !
Il est consternant de constater que ces aspects ne sont pas vraiment
pris en compte par ceux qui nous gouvernent. Que peut-on attendre d’une
structure ministérielle comme la DPMA qui se préoccupe uniquement de nos
prélèvements sur la ressource si faibles soient-il mais qui refuse de prendre
en compte toutes les retombées positives de notre activité au simple fait
qu’elles concernent d’autres ministères. Nous dénonçons cette situation
aberrante depuis des années et réclamons la mise en place d’une véritable
structure ministérielle de la mer susceptible de prendre en compte notre
activité dans sa globalité.
Il est grand temps que les responsables politiques prennent des
initiatives susceptibles de pallier les carences actuelles. Les présidentielles
approchent. Nous ne manquerons pas de questionner les candidats à ce sujet...
Oui à un nouvel équilibre
entre pêche professionnelle
et pêche récréative s’appuyant sur le partage et la concertation.
Oui, aux pêches non
intensives respectueuses de la ressource de l’environnement.
Oui à la mise en place d’une
pêche durable et maîtrisée.
Oui à une structure
ministérielle de la mer capable de gérer les problématiques maritimes dans leur globalité.
La D240 est aujourd’hui en place. Elle
a fait l’objet de quelques amendements mineurs et semble satisfaire une
majorité de plaisanciers. La simplification des textes et la responsabilisation
des chefs de bord constituent une
véritable avancée…
Nous continuons à demander que la dispense des fumigènes et des fusées
parachutes accordée aux bateaux disposant d’une VHF ASN couplée à un GPS soit
étendue à tous types de VHF.
Nos demandes répétées concernant l’usage de la VHF ont enfin abouti. Dans les eaux territoriales françaises, le CRR n’est plus obligatoire pour l’usage des VHF portables de moins de 6 watts. Pour les autres types de VHF, la détention d’un CRR ou d’un permis côtier ou fluvial est exigée. Dans les eaux internationales le CRR reste strictement obligatoire.
Par ailleurs, des questions relatives à l’usage de la VHF ont été intégrées dans l’actuel permis côtier. Dans ce nouveau contexte, le travail de formation et de sensibilisation effectué par nos associations auprès des usagers devient plus que jamais primordial. Nul doute que ses nouvelles dispositions favorisent l’usage de la VHF en mer pour la sécurité de tous !
La mise en place de la « météo en boucle » sur l’ensemble du
littoral se poursuit. La généralisation de ce service tant attendu par les
plaisanciers devrait être effective en 2012.
Le serpent de mer concernant les engins pyrotechniques n’en finit pas.
Incroyable ce pays où l’on est incapable de résoudre un problème certes délicat
mais essentiel pour la sécurité des usagers que nous sommes ! La solution
qui consiste à limiter par ailleurs le nombre de fusées périmées n’est qu’un
pis aller et n’apporte aucune véritable solution sur le fond… Nous renouvelons
notre demande, déjà exprimée par deux fois auprès du CSNPSN, de rouvrir ce
dossier qui nous embarrasse depuis de si nombreuses années. Il est grand temps
de mettre un terme à cette grotesque situation, indigne d’un pays dit
développé !
Le fonctionnement des CLUP ou CLUPIPP, quand ils existent, ne nous satisfait pas. Cette concertation de façade
n’en est pas vraiment une : la transparence budgétaire est loin d’être
évidente et notre pouvoir n’y est que consultatif. Tout est prétexte à
justifier les augmentations des tarifs et l’intérêt des usagers que nous
représentons est rarement pris en considération. L’indexation sur l’indice TP02
s’avère très pénalisante pour les usagers. Nous sommes pourtant les principaux
voire parfois les uniques financeurs de ces infrastructures ! Cette
situation n’est pas acceptable.
Nous avions demandé l’ouverture d’un groupe de travail au sein du
CSNPSN pour mettre à plat ce dossier et proposer des solutions innovantes et
susceptibles de mieux prendre en compte les intérêts des plaisanciers. Les
conclusions des travaux menés à ce sujet dans le Finistère ayant fait l’objet d’un premier rapport de
synthèse, il nous parait opportun de poursuivre maintenant ces travaux au
niveau national.
Le problème épineux du rejet des boues se pose avec de plus en plus
d’acuité. Nous tenons à rappeler notre opposition à tout rejet de boues
toxiques en mer. Quant aux boues non toxiques, leur rejet éventuel doit faire
l’objet d’études préalables objectives incluant aussi les solutions de traitement
à terre de manière à choisir en toute transparence la solution la plus
appropriée.
A l’occasion du Salon Nautique 2006, les ministres de l’époque avaient
annoncé une augmentation importante du nombre de places dans les ports. Près de
5 ans après, qu’en est-il vraiment ? La plupart des projets semblent
enlisés, quelques-uns seulement arrivent à voir le jour malgré des contraintes
environnementales de plus en plus incontournables. Pourtant compte tenu de
nouvelles directives concernant les carénages notamment, les pollutions liées à
nos activités sont de plus en plus infimes. C’est ce qui ressort de toutes les
enquêtes faites à ce sujet. Saura-t-on enfin sortir de cet
immobilisme dans lequel certains écologistes tentent de nous plonger ?
Nous notons toujours un très grand retard dans les équipements
portuaires, autant pour les récupérations des déchets que pour les aires de
carénage.
Nous tenons aussi à souligner le manque criant de cales de mise à
l’eau. De manière à résorber les carences actuelles, nous demandons que les
cales existantes soient préservées et entretenues et que la construction de
nouvelles cales soit envisagée dans les plus brefs délais. L’accès à la mer doit être préservé dans
l’intérêt de tous car il fait partie intégrante de notre patrimoine !
De très nombreuses associations nous ont rejoints durant l’année 2010
et les contacts se multiplient. Les pêcheurs à pied et les pêcheurs du bord
encore peu nombreux sont de plus en plus conscients de la nécessité de se
rassembler pour défendre ensemble nos libertés et nos acquis. L’opération
« parrainage » n’a pas rencontré pour l’instant le succès que nous
espérions. Il convient d’en comprendre les raisons profondes : absence de
motivation, opération mal relayée ou mal expliquée au sein de nos associations,
aspect trop mercantile, trop commercial ? Que sais-je encore ? Si je
m’en tiens aux propos de ceux qui ont choisi de nous rejoindre, je ne pense pas
que nos orientations soient en cause. Elles sont le fondement même de notre
réussite et de la croissance que nous constatons depuis 2002. Nous avons le
sentiment que la FNPPSF est aujourd’hui connue. Mais elle ne l’est peut-être pas assez pour franchir ce nouveau
cap et rassembler tous les pêcheurs de loisir. On voit bien ce qui nous reste à
faire et l’énorme tâche qui nous attend encore dans les années à venir.
Je voudrais une nouvelle fois remercier tous les présidents
départementaux et régionaux, tous les responsables de commissions, tous les
membres du comité directeur pour les efforts qu’ils ont bénévolement consentis,
tous les anonymes qui, spontanément,
ont pris leur bâton de pèlerin pour aller porter la bonne parole sur les
quais, sur les pontons et autres lieux de notre littoral. Merci à tous
d’assurer ainsi la pérennité de notre fédération.
La tâche qui nous attend sera rude mais je suis convaincu qu’ensemble
et avec l’apport de tous ceux qui nous ont rejoints, nous allons encore
considérablement progresser et devenir la très grande structure de
rassemblement que nous espérons tous.
Comme vous l’avez sûrement remarqué, notre communication s’est
considérablement étoffée depuis quelques années… Elle reste un de nos objectifs prioritaires. Je note avec
satisfaction le chemin parcouru et je mesure aussi tout le chemin qui nous
reste à faire pour asseoir notre crédibilité au niveau européen notamment.
Notre revue « Pêche
Plaisance » reste notre principal atout. Maintenant diffusée à près de 20000 exemplaires, elle a
atteint un niveau de qualité très satisfaisant. La diffusion aux élus et aux
autorités locales, dans tous les ministères concernés par notre activité, nous
a permis de mieux nous faire connaître et contribue grandement à améliorer
notre crédibilité. Je tiens à remercier publiquement tous ceux qui, de près ou
de loin, y contribuent.
Nous avons aussi rénové notre site et amélioré l’accès à l’information
par l’utilisation de menus déroulants. Je voudrais, là aussi, remercier tous
ceux qui ont participé à cette importante opération et qui aujourd’hui assurent
la mise à jour régulièrement du site de manière à vous tenir informés en temps
réel.
La diffusion du guide des bonnes pratiques dans les départements où
cela a été possible grâce à l’aide des conseils généraux et régionaux et des
communautés de communes, a été pour nous un formidable vecteur de
communication. Il est aujourd’hui diffusé sur la presque totalité du territoire
et nous entendons poursuivre cette opération dans les années à venir. Il reste
encore des millions d’usagers à informer et à sensibiliser. Je compte sur tous
les responsables locaux et départementaux pour faire les démarches nécessaires
et convaincre les pouvoirs publics mais aussi les sponsors privés de l’intérêt
majeur de cette opération dont l’objectif premier est de favoriser l’émergence
d’une plaisance et d’une pêche propres et éco-responsables.
Nous avons participé à de nombreux événements tout au long
l’année : salons, fête du nautisme, journées sécurité,... Ces temps forts
sont toujours pour nous l’occasion de rappeler nos valeurs, nos droits et nos
devoirs.
Lors du salon européen des pêches en mer à Nantes, nous avons reçu le
trophée de l’innovation pour notre pied à coulisse « spécial crustacés et
coquillages ». Ce trophée vient couronner une nouvelle fois les efforts de
notre fédération pour sensibiliser les plaisanciers aux bonnes pratiques. Je
voudrais remercier très vivement et très sincèrement tous ceux, et ils se
reconnaîtront, qui ont contribué à cette formidable réussite.
Je tiens aussi à saluer les médias avec lesquels nous entretenons des
relations régulières et conviviales. La diffusion des informations concernant
les mesures relatives à la charte pour une pêche de loisir éco-responsable va
nécessiter évidemment une forte implication de tous : pouvoirs publics,
fédérations concernées, presse spécialisée mais aussi généraliste, médias audio
et vidéo, détaillants et fabricants d’articles de pêche… Nous aurons l’occasion
d’en reparler et de travailler ensemble tout au long de cette année 2011.
Ensemble, communiquons sur
nos valeurs.
Oeuvrons pour une plaisance
et une pêche de loisir éco-responsables
Notre croissance se confirme, notre crédibilité
aussi !
C’est pour nous un très grand motif de satisfaction.
Merci à tous ceux qui ont contribué à cette
réussite.
Nos positions sont cohérentes et pertinentes
Elles méritent d’être encore plus affinées, plus
argumentées…
Dans de nombreux domaines nous sommes enfin
entendus.
Notre représentativité dans les différentes
institutions s’affirme de plus en plus, mais il reste beaucoup à faire, au niveau
national et européen…
La mise en place de Comités de suivi fonctionnant de
façon satisfaisante sur
l’ensemble du littoral, conformément aux directives retenues dans la charte, devrait
constituer une première étape importante.
Les clivages ministériels actuels ont montré leur
limite.
Nous demandons la mise en place d’une véritable
structure ministérielle capable de gérer les problématiques maritimes dans leur
globalité.
Au niveau européen, il faut œuvrer pour l’émergence
au sein de l’EAA, d’une entité rassemblant tous les pêcheurs en mer.
Notre souci d’objectivité, de partage et de dialogue
reste plus
que jamais notre ligne de conduite.
Pour donner encore plus de force à notre action,
pour faire valoir nos droits et nos valeurs, il est primordial de se
rassembler, d’être plus nombreux et plus solidaires.
Nous avons besoin de vous, besoin d’une fédération forte
qui vous représente et vous
défend !
Ensemble et seulement ensemble nous réussirons.
Merci à tous.
Jean Kiffer,
président de la FNPPSF et le Comité Directeur de la
FNPPSF